Domine, Deus meus, in te speravi
Ce grand motet de Jean Gilles appartient au répertoire de l'Académie des beaux-arts de Lyon, fameuse institution créée en 1713 qui contribua à la naissance du concert public en France et à la diffusion du répertoire de l'Opéra et de la Chapelle royale.
Aucune information ne nous est parvenue sur les dates et le contexte de composition du grand motet Domine Deus meus in te speravi de Jean Gilles. L’unique mention aujourd’hui connue de cette œuvre se trouve dans le catalogue de la bibliothèque de l’Académie des beaux-arts de Lyon. Créée en 1713 ----par Jean Pierre Christin et Nicolas-Antoine Bergiron du Fort-Michon, cette institution de concert possédait dans sa riche bibliothèque musicale une partition et quarante parties séparées d’un Domine Deus meus, motet à grand chœur de Gilles. L’œuvre est inventoriée au numéro 45, ce qui permet d’avancer qu’elle a été acquise peu après 1713.
Le psaume 7 offre une large palette d’affects expressifs : le Prophète représente à Dieu son innocence, et le prie de se déclarer pour lui. Il exhorte aussi ses ennemis à se convertir, et prédit leur châtiment.
La musique enchaîne sans rupture les récits, les chœurs et les symphonies en faisant appel à 6 solistes (2 Dessus, Bas-dessus, Haute-contre, Taille, Basse-taille), un chœur à 4 parties à la française (Dessus, Hautes-contre, Tailles, Basses) et un orchestre de bois et de cordes à 4 parties à la française (flûtes, violons, haute-contre de violon, taille de violon/basse continue).
Jean Gilles nait à Tarascon, le 8 janvier 1668. Il reçoit son éducation musicale dans la maîtrise d’une cathédrale, celle de Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence, auprès d’un maître renommé, Guillaume Poitevin, auquel il succède en 1693. Il quitte ce poste en 1695 pour Saint-Étienne d’Agde, puis, en 1697, Saint-Étienne de Toulouse, où il meurt le 5 février 1705, âgé de seulement trente-sept ans. Une poignée d’œuvres assurent sa réputation, surtout posthume : la Messe des Morts, dont la légende veut qu’elle ait été créée pour ses propres funérailles, mais aussi ses motets Diligam te et Beatus quem elegisti, qui circulent abondamment en France, et ce jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.