Airs d'opéra français pour haute-contre
Le Centre de musique baroque de Versailles publie, en collaboration avec Bärenreiter, un nouveau volume pour haute-contre, qui complète la série intégrale des airs d’opéra français composés par Christoph Willibald Gluck, grande figure du chant lyrique français à la fin du XVIIIe siècle, pour l’Académie royale de musique de Paris.
La voix de haute-contre, typiquement française, correspond à un ténor capable de naviguer aisément dans les aigus avec une émission centrée. Louis-Joseph Francoeur lui attribue une tessiture extrême d’une octave et une sixte (de mi2 à do#3), et utile d’une octave (de la2 à la3). Ce type de voix, déjà rare à l’époque, est de moins en moins utilisée au dernier tiers du XVIIIe siècle. Les chanteurs commencent à utiliser la voix de tête pour atteindre les notes les plus aiguës, avant de disparaître progressivement au profit de la haute-taille, ancêtre du ténor noble moderne.
Outre une préface historique bilingue (français/anglais), qui aborde notamment le timbre de la voix et les interprètes ayant créé les rôles, les textes informatifs comprennent une brève présentation du contexte dramaturgique ainsi qu'une traduction littérale en anglais de chaque aria. Les partitions respectent les tonalités originales, le diapason de l’Académie royale de Paris étant près d’un ton plus bas
qu’aujourd’hui (≈ 392 Hz). Ce recueil constitue un fonds précieux pour les ténors d’opéra et les étudiants en chant, parfaitement adapté à l’enseignement, aux auditions et aux récitals. Il offre un accès complet à l’œuvre lyrique d’un des principaux compositeurs d’opéra français de la fin du XVIIIe siècle.