Airs d'opéra français pour basse-taille
Le Centre de musique baroque de Versailles sort un nouveau volume de sa série de recueils d’airs d’opéra de Gluck, grande figure du chant lyrique français de la fin du XVIIIe siècle.
Cette anthologie, fruit d’une collaboration entre le Centre de musique baroque de Versailles et Bärenreiter, a pour but de rendre accessible à un large public la plupart des scènes et airs des opéras français de Gluck, sous forme de partitions chant-clavier, agrémentées d’une introduction sur le contexte et les interprètes, d’une mise en situation dramatique des extraits et du texte de chaque air, en français et en anglais. Ce deuxième volume est destiné aux voix de basse-taille (baryton).
Christoph Willibald Gluck, né en 1714 en Bavière, est originaire de Bohême. Ses premiers opéras-comiques français datent de son installation à Vienne, en 1750, pour la troupe d’acteurs français de la cour impériale. L’Académie royale de musique de Paris, en crise depuis la Querelle des Bouffons, fait appel à lui en 1774. Le succès prodigieux d’Iphigénie en Aulide, suivi des nouvelles versions d’Orphée et Eurydice (1774), puis d’Alceste (1776), puis la réécriture d’Armide à partir du livret de Quinault (1777) supplantent définitivement les opéras de Lully et Rameau à l’Académie.
La voix de basse-taille à l’Académie royale de musique n’est pas seulement une tessiture : c’est aussi un emploi. L’Encyclopédie indique que « les magiciens, les tyrans, les amants haïs sont pour l’ordinaire des basses-tailles ». On leur prête également noblesse et majesté, on les apprécie dans l’emportement ou la colère. Des interprètes comme Thévenard, Chassé ou Larrivée ont élargis l’emploi, par leurs qualités, à des figures de princes vaillants et amoureux.