Grands motets, vol. 5
Ce cinquième volume des Grands Motets de Henry Du Mont réunit le Super flumina, l'Ecce iste venit, l'Exaltabo te Deus meus et enfin le très beau Cantique de la Gloire Éternelle composé sur un poème néo-latin de Pierre Perrin (1620-1675). Dans son introduction, Jean Duron, éditeur scientifique du présent volume, met en évidence une série de lacunes dans les parties intermédiaires de l'orchestre (hautes-contre et tailles de violon) : si ces parties figurent bien dans les éditions de Ballard, en 1686, elles présentent toutefois des erreurs de contrepoint qu'il est impossible d'attribuer à Henry Du Mont. Partant de cette constatation et s'appuyant sur une étude analytique de l'ensemble des grands motets du compositeur (26 en tout), Jean Duron suggère que ces parties aient pu être le fait d'un arrangeur rémunéré par l'éditeur, Henry Du Mont étant mort avant la parution de ces pièces. Cette hypothèse s'appuie également sur une phrase de Sébastien de Brossard, contemporain d'Henry Du Mont, invitant les interprètes à jouer ces grands motets avec un ensemble composé de seulement cinq solistes, deux violons et une basse continue. De fait, dès lors qu'on applique aux grands motets cette formule, l'écriture devient absolument parfaite. Une double édition est donc prévue : la présente édition critique des grands motets sous la forme que nous a léguée Ballard, mais aussi des "carnets de laboratoire" proposant une version restaurée de deux de ces œuvres, à paraître prochainement.