Ariane et Bacchus
Tragédie en musique créée le 8 mars 1696 à l'Académie royale de musique, Paris
Le Centre de musique baroque de Versailles publie le premier opéra, moins connu, que Marin Marais a signé seul. Il est à la fois tragique, sur le modèle lulliste, tout en faisant appel à une dramaturgie plus moderne, qui accumule les intrigues et fait appel à une large palette musicale.
Le prologue met en scène Pan, Terpsichore, la Nymphe de la Seine et leurs suites, bientôt rejoints par la Gloire pour annoncer la représentation en l’honneur de Louis XIV. L’opéra commence dans une grotte de l’île de Naxos où Ariane pleure l’infidèle Thésée qui a fui avec Phèdre – sa propre sœur. Son ancien amant éconduit, Adraste, soupire avec espoir. Mais l’arrivée sur l’île de Bacchus, fils de Jupiter et Sémélé, va bouleverser ces destins, car l’Amour a choisi pour Ariane le cœur de ce héros. Junon, les démons de l’enfer et Alecton s’uniront à Adraste pour contrer ce dessein, et il faudra l’intervention de Mercure pour déjouer leurs ruses et unir enfin les amants.
Célébré comme interprète et auteur de pièces pour la viole de gambe, Marin Marais était---- aussi musicien de l’Opéra, et en fut même le chef d’orchestre durant plusieurs années. Des quatre tragédies lyriques qu’il a écrites, Ariane et Bacchus était encore à redécouvrir. Avec un livret riche en personnages et en situations contrastées, une partition dense et dramatique, et une orchestration colorée, c’est incontestablement l’une des pièces maîtresses de la seconde moitié du règne de Louis XIV.
Marin Marais est né à Paris en 1656. A la sortie de sa formation à la maîtrise de Saint Germain l’Auxerrois, il se perfectionne à la basse viole auprès de Sainte-Colombe père. Protégé par Lully, il intègre l’orchestre de l’Opéra peu après sa création. En 1679, il obtient une charge de joueur de viole à la Chambre du roi. Il publie dans les années qui suivent plusieurs livres de pièce de viole. Après la mort de Lully, il composera 4 tragédies lyriques. Il prend la direction de l’orchestre de l’Académie royale de musique en 1704. Il meurt à Paris en 1728. Maître incontesté de la viole de gambe, sa technique se propagea dans toute l’Europe.
livret : Annexe V.6