De profundis
Le Centre de musique baroque de Versailles publie le grand motet De profundis de Jean-Baptiste Lully. Ce motet d’affliction est particulièrement connu pour avoir résonner, avec le Dies irae, lors des funérailles de la reine Marie-Thérèse à Saint-Denis le 1er septembre 1683. Celles-ci comptent parmi les plus grandioses organisées sous l’Ancien Régime, un sommet du théâtre de la mort auquel la musique de Lully a contribué.
L’œuvre rassemble toutes les forces des différents corps de la Musique du roi pour honorer la mémoire de la Reine : tous les musiciens de la Chapelle et de la Chambre sont associés aux fameux Vingt-Quatre Violons du roi, frappant l’assistance par le faste et la pompe. Le Surintendant de la Musique du Roi développe ici encore le motet d’apparat que Louis XIV va souhaiter entendre quotidiennement à la Chapelle royale avec sa Cour qu’il vient d’installer à Versailles.
Pour revivifier ce répertoire dans toute sa splendeur, il faudra réunir un petit chœur à 5 voix (2 dessus, Haute-contre, Taille et Basse), un grand chœur à 5 également (Dessus, Haute-contre, Taille, Basse-taille et Basse) et un orchestre toujours à 5 « à la française » avec violons (parfois divisés, flûtes et hautbois ad libitum), haute-contre, tailles et quintes de violons (ou 3 parties d’altos), basses de violon (ou violoncelles, avec bassons et basses de cromornes ad libitum) le tout accompagné par la basse continue.
Thomas Leconte donne mille précieuses indications pour l’interprétation dans sa préface, revenant tant sur les effectifs possibles que sur les particularités des sources qui permettent d’éclairer les intentions du compositeur et replacer l’œuvre dans un contexte plus général de recherche sonore, alors en pleine mutation à la cour de Versailles.