Les foyers artistiques à la fin du règne de Louis XIV (1682-1715) (Expodcast#2)
Musique et spectacles
En 2009, le recueil d’études publié sous la direction de Jean Duron, Le Prince et la musique, les passions musicales de Louis XIV (Centre de musique baroque de Versailles, Mardaga), abordait la question centrale du goût du roi, en signalant la position très singulière de la cour de Versailles. Le présent ouvrage, en élargissant l’enquête, émet l’hypothèse que la Cour, loin d’imposer une norme immuable, autorisait le développement, certes sur le mode mineur, d’autres formes culturelles. La notion de « foyer » apparaît particulièrement opérante pour identifier ceux et celles qui produisaient les normes du goût nouveau et qui en établissaient la valeur, au sens esthétique et au sens économique du terme.
Les demeures aristocratiques de Paris et d’Île de France, que l’on songe aux résidences de Philippe d’Orléans, de la princesse de Conti, du duc et de la duchesse du Maine, du roi d’Angleterre en exil, ou aux hôtels particuliers du Marais où dominaient les sociabilités féminines, s’imposaient comme autant de foyers artistiques dynamiques, ouverts au théâtre et à la musique. Ce livre enquête sur leur hiérarchie, leur fonctionnement concret ainsi que sur les relations qu’ils entretenaient avec la cour. Il met en lumière la tension entre le modèle versaillais, toujours prompt à imposer une norme artistique, et le développement d’autres espaces de création entre 1682 et 1715.
En cernant l’identité de ceux qui façonnaient les goûts de leur époque, en illustrant la faculté des musiciens provinciaux à s’insérer dans les milieux artistiques de la capitale et en considérant aussi les stratégies discursives et politiques qui visaient à constituer en foyers certains lieux de production et de performance en marge de la Cour, cet ouvrage propose une image plus complète de la vie musicale et spectaculaire de la France à la fin du règne de Louis XIV.