Le Soleil vainqueur des nuages
cantate à voix seule et symphonie C22
Cette cantate de Nicolas Clérambault, l’une des plus connues, est un chef-d’œuvre incontestable de la cantate orchestrale française, pour la première fois restituée dans cette nouvelle publication du Centre de musique baroque de Versailles. Jouée pour le rétablissement de la santé du roi Louis XV, en 1721, elle est reprise à l’Académie royale de musique sous la forme d’un divertissement, puis éditée en format «réduit» la même année. La Musique de la chambre en fait l’acquisition, en 1726, probablement pour être représentée, comme elle le fût aux Concerts de la Reine l’année suivante et régulièrement donnée au Concert Spirituel. On en retrouve des interprétations en province, notamment à Dijon.----
Le Soleil, vainqueur des nuages est sans doute l’une des œuvres les plus complexes de tout le corpus de cantates de Nicolas Clérambault. La partition exige un ensemble de chambre fourni : dessus vocal, flûtes traversières, hautbois, violons, basses de violon, bassons et basse continue (avec basse de viole solo). Elle peut également être interprétée en version orchestrale, avec ou sans les parties de hautes-contre et de tailles de violon restituées pour cette édition.
Nicolas Clérambault (1676-1749), fils d’un des Vingt-quatre violons du roi, fut lui-même organiste ; il succéda à Nivers à Saint-Sulpice et à la maison royale de Saint-Cyr. Ses livres de clavecin, d’orgue, ses motets et ses divertissements imprimés reflètent ses fonctions, mais c’est surtout comme compositeur de 25 cantates que Clérambault connut la gloire en son temps. Une grande partie de son œuvre est cependant restée manuscrite : des sonates instrumentales, près d’une centaine de motets, un oratorio, des airs spirituels commencent seulement à être redécouverts et à révéler l’importance de ce compositeur apollinien, de cet artisan de la réunion des goûts français et italien, de ce musicien des Lumières.