Sigalion ou le secret
Ballet Jésuite
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Le Centre de musique baroque de Versailles publie pour les orchestres et les danseurs ce rare ballet jésuite dont la musique nous soit parvenue, Sigalion ou le secret de Pascal Collasse (1689).
Sigalion ou le secret fut représenté à l’occasion de la distribution des prix du collège jésuite Louis-le-Grand en août 1689. Un spectacle somptueux solennisait la fin de l’année scolaire : une tragédie latine était déclamée par les collégiens, et un grand ballet chorégraphié par Pécour, l’un des danseurs les plus talentueux de son temps, était interprété par plus de quarante danseurs, enfants et professionnels, dont un bon nombre venu de l’Opéra de Paris.
Sigalion ou le secret est composé d’une ouverture, de quatre parties et d’un ballet général, dans un ordre narratif cohérent : naissance de Sigalion, dieu du silence, et ----menaces pesant sur lui (1e partie), complots de différents personnages contre Sigalion (2e partie) qui se prépare à la guerre (3epartie), se venge (4e partie) en infligeant des châtiments à de grandes figures mythologiques, avant de triompher dans le ballet général. Ce sont cinquante pièces aux titres pittoresques qui faisaient danser des personnages très variés, explorant tous les registres de la danse (sérieuse, comique, grotesque, caractérisée).
La source principale, bien que ne contenant que les parties de « dessus » et de basse, mentionne cinq parties de violons, les hautbois et les bassons, et pour quelques pièces, des trompettes et des tambours. Dans cette édition, les indications « dessus instrumentaux » et « basses instrumentales » permettent diverses interprétations en fonction des moyens disponibles et du caractère souhaité, avec ou sans doublure des violons par les instruments à vent. Les parties intermédiaires (hautes-contre, tailles et quintes de violons) ont été restaurées au plus près du style du compositeur. Le scénario et la distribution du ballet ont été reproduites.
Né à Reims en 1649, Pascal Collasse se forme à Paris. Élève et protégé de Jean-Baptiste Lully, il remplace Lalouette en 1677 comme batteur de mesure à l’Académie royale de musique. En 1683, il est recruté au poste de sous-maître de la Chapelle royale. En 1685, il cumule la fonction de compositeur de la Chambre, puis maître de musique de la Chambre. Secrétaire de Lully, Collasse est chargé de compléter les parties intermédiaires des symphonies et des chœurs de ses opéras. Après la mort de ce dernier, il triomphe à l’opéra avec son Thétis et Pelée. Il reçut des privilèges pour fonder des académies d’opéra dans plusieurs villes de province (Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Lille). Il quitte la Chapelle royale en 1704, mais reste à la Chambre jusqu’à sa mort en 1709.