Domine in virtute tua
Parmi les œuvres qui ont marqué la vie musicale bourguignonne au 18e siècle, celles de Joseph Michel tiennent une place toute particulière. Né à Bay-sur-Aube, le compositeur entre à la collégiale de Saint-Etienne de Dijon comme enfant de chœur. Il est ici formé par Pierre Menault, autre compositeur de la région réputé, dans l’une des meilleures maîtrise de Dijon dont l’orgue est tenu par Jean Rameau, père de Jean-Philippe. En 1709, Joseph Michel prend la direction de la meilleure maîtrise de Bourgogne, la Sainte-Chapelle du Roi à Dijon. Sa réputation dépasse alors bien largement la ville et la province : son grand motet Dominus regnavit entre au répertoire de la chapelle du roi à Versailles. Il y restera jusqu’en 1792.
Les grands motets de Joseph Michel sont caractéristiques de la seconde période louisquatorziène, lorsqu’il s’installe à Versailles : orchestre large (Flûtes, bassons, violons 1 & 2, hautes-contre, tailles, quintes et basses de violons, basse continue), double chœur (2 dessus, haute-contre, taille et basse-taille pour les solistes – Dessus, hautes-contre, tailles, basses-taille et basses pour le chœur), illustration dramatique du texte, ici tiré du psaume 20, qui amène à un traitement d’instant musicaux courts et contrastés. Le style galant s’installe.