Ariettes diverses arrangées pour le clavecin par Michel Corrette
Dès les premières représentation parisiennes, les œuvres de Pergolèse ont suscitées l’engouement du public et de vifs débats esthétiques. Cette édition permet d’une part de mesurer l’appropriation française de ces pièces du compositeur italien, d’autre part de mettre en lumière l’œuvre brillante et séduisante de Michel Corrette pour clavier.
Parmi les dix-huit publications pour orgue, clavecin ou forte piano que Corrette a publié à Paris entre 1734 et 1787, les Amusements du Parnasse y occupent une place à part. Il y a là un répertoire très varié, italien et français en majeure partie, « accommodé » pour le clavecin par Corrette avec beaucoup de goût et de métier.
Cette nouvelle publication du CMBV comprend sept ----pièces tirées du 3e livre des Amusements du Parnasse :
- Trois pièces proviennent du Stabat Mater (qui peuvent faire un bel effet sur l’orgue également) ;
- une, de La Serva padrona, « Intermezzo rappresentato in Parigi nell’autunno 1752 », dont on sait qu’il fut une sorte de point de départ de la fameuse « Querelle des Bouffons ».
- Deux autres sont extraites du pastiche Le Maître de musique, « Opéra Bouffon Italien représenté à Paris sur le Théâtre de l’Opéra en 1752 et 1753 » attribué à l’époque à Pergolèse mais écrit par Pietro Auletta (ca 1698-1771) en majeure partie.
- Corrette ajoute le Coucou de La Fausse Suivante de Gaetano Latilla (1711-1788) qui finissait toujours les représentations du Maître de musique.
À ces pièces s’ajoute une ariette, O Clemens, tirée du 4e livre, présentée comme étant de Pergolèse qui provient à l’évidence d’un Salve Regina qui n’a pu être identifié.
Michel Corrette est né dans une famille de musiciens à Rouen en 1707, qui emménage à Paris en 1720. Défenseur de la musique italienne, il est l’un des premiers Français à publier des concertos sur le modèle de Vivaldi, en 1728. Chef d’orchestre aux foires Saint Germain et Saint-Laurent vers 1730, il compose les musiques des entractes, publiées dans les recueils de Concertos comiques jusqu’en 1773. Comme enseignant, il écrit une grande variété de méthodes pour tous les instruments. Titulaire de deux importantes tribunes de la capitale, la composition d’œuvres pour orgue aussi bien que d’œuvres liturgiques l’occupe jusqu’à un âge avancé. Il meurt en 1795, à l’âge de 87 ans.