Ce Nisi Dominus est un peu un cas d'espèce, car plusieurs indices contenus dans les sources peuvent inviter à jouer ce motet avec un choeur à 3 voix d'hommes (haute-contre, taille, basse) et un orchestre à trois, plutôt qu'avec des solistes, en redoublant donc chaque partie.

Dans les parties séparées, comme souvent à l'époque, l'indication "seul" ne signifie pas nécessairement "seul par rapport au choeur", mais peut rappeler au chanteur qu'il est "seul à chanter", qu'il doit donc le faire "en dehors" ; par voie de conséquence, le "tous", loin d'indiquer l'entrée du choeur, invite le chanteur à se glisser dans la polyphonie plus discrètement.

Le cas du Nisi Dominus semble toutefois sensiblement différent, tant pour les instruments que pour les voix. En effet, au moins deux cas de ces annotations soulèvent de manière très nette la question de la présence du choeur et de l'orchestre, en opposant les violons solistes au tutti ; pour les voix, c'est encore plus flagrant pour trois solistes chantant en trio puis en tutti.