Œuvres Complètes
Henri Frémart (fin XVIIe-1651), prêtre et compositeur, probablement originaire du diocèse de Beauvais en Picardie, est entendu pour la première fois en 1611 à la cathédrale de Rouen. Nommé le 28 décembre 1611 maître des enfants de chœur de cette même cathédrale, il est chargé en 1623 de réceptionner un orgue pour la cathédrale d'Amiens en compagnie notamment de Jean Titelouze et Jean de Bournonville. En 1624, il participe au jury de l'un des concours de musique les plus réputés du royaume : le Puy de Sainte-Cécile à Rouen. La même année, il obtient le prestigieux poste de maître de chapelle à la cathédrale Notre-Dame de Paris. ----Dans cette fonction, il compose la musique, malheureusement perdue, pour la procession solennelle pour la naissance du Dauphin, le futur Louis XIV.
En 1640, il a dirigé la prestigieuse maîtrise de la capitale durant 15 ans. Il sollicite son congé. Il sera remplacé par Jean Veillot. C'est alors qu'il publie les 8 messes à 4, 5 ou 6 voix, seul vestige qu'il nous reste de son œuvre, que l'on peut imaginer considérable. Ami de Marin Mersenne, il était considéré comme un ardent défenseur de l'ancien style face à Nicolas Formé, Antoine Boesset ou Étienne Moulinié.
Les 8 messes réunies dans le présent volume et éditées par Inge Forst proposent, pour des effectifs allant de 4 à 6 voix a cappella, des œuvres touchantes. Allant d'un style archaïsant, issu de la plus pure tradition liturgique et réemployant les motifs du plain-chant, à une grande liberté mélodique, les maîtrises trouveront dans cette musique l'élégance du XVIIe siècle, sur la fin du règne de Louis XIII, appartenant au prestigieux répertoire de la cathédrale Notre-Dame de Paris. La préface, trilingue (français/anglais/allemand), fait un point détaillé sur la biographie de l'auteur. Elle s'enrichit d'un article de Gérard Geay sur la théorie musicale au XVIIe siècle, bien peu étudiée jusqu'à présent.