De l’histoire et de l’œuvre de Claude Seurat, il ne nous reste, en l’état de nos connaissances, que peu d’éléments. Seules deux dates nous éclairent : 1743 à son entrée en tant que Maître de musique pour la primatiale de Nancy et 1756, année de sa mort. Quand à son œuvre, malgré la charge qu’il occupa durant près de 13 ans et qui implique un répertoire assez conséquent, nous ne connaissons actuellement que ce divertissement. Celui-ci révèle pourtant un grand talent : des pièces instrumentales vives et enjouées, des récits et des airs bien menés, deux beaux chœurs d’action.

L’œuvre a été commandée pour l’inauguration de la statue de Louis XV à Nancy en 1755. Elle servait de prologue à une pièce de théâtre, Les Originaux, plus tard rebaptisée Le Cercle dont le librettiste était l’auteur, un poète originaire de la ville. Charles Palissot de Montenoy connut d’ailleurs ce jour un grand tournant à sa carrière puisque ami des philosophes il en devint leur ennemi le plus acharné.

L’œuvre fait intervenir la Gloire et Minerve dans un dialogue montrant Stanislas 1er et Louis XV en nouveaux dieux ou héros qui rendent l’humanité plus heureuse que leurs prédécesseurs gréco-romains. Il s’agit d’une pièce de circonstance qui ne manque ni de charme, ni d’actualité.

Ne faisant intervenir que 4 soprani solo (dont deux rôles principaux), le divertissement se contente d’un chœur à 4 voix (Dessus, Hautes-contre, Tailles et Basses) dont toutefois les 3 premiers pupitres se divisent parfois. L’orchestre, par contre, nécessite flûtes, hautbois, bassons, ainsi qu’un orchestre de cordes à 4 parties à la française (Dessus de violons 1 & 2, Hautes-contre, Tailles et Basses de violons) en plus de la basse continue. On notera toutefois une nette hésitation entre une structure à la française et une structure à l’italienne. L’on pourrait même ne considérer l’utilisation de la taille de violon que comme une division temporaire du pupitre d’alto.

L’œuvre est plus proche du divertissement baroque des générations Dauvergne, Mondonville ou Francœur que de la symphonie naissante d’un Gossec ou d’un Blainville.