L’édition du Requiem de Campra pose des problématiques liées à l’évolution des pratiques musicales au début du XVIII^e siècle entre les deux sources connues : un manuscrit autographe de Campra, assez tardif et présentant des lacunes, et une source encore plus tardive conservée dans le fonds de la maîtrise où Campra apprit la musique, sur la foi de laquelle les lacunes du manuscrit autographe sont comblées. L’éditeur, Louis Castelain, a cherché à restituer l’œuvre au plus près de l’intention du compositeur. Le format de l’édition s’en trouve modifié : le conducteur présente la méthodologie et les sources, avec une préface de Bénédicte Hertz, chercheuse au Centre de musique baroque de Versailles, qui fait le point sur la généalogie de l’œuvre et sa fortune en province. Les notes critiques, qui signalent les choix éditoriaux et les différences entre les sources, sont éditées séparément au format numérique et accessibles en téléchargement.

Né en 1660, André Campra étudie la musique avec Guillaume Poitevin, maître de chapelle à la Maîtrise Saint-Sauveur de la cathédrale d’Aix-en-Provence qui forme plusieurs musiciens de grand renom (dont Jean Gilles). À sa sortie, ayant obtenu sa prêtrise, Campra obtient plusieurs nominations dans le sud de la France. En 1694, il rejoint Paris et obtient le poste de maître de musique à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il en démissionne en 1700 pour se consacrer librement à une carrière lyrique toute aussi exceptionnelle qui le conduit à la direction de l’Académie royale de musique en 1730. Philippe d’Orléans lui confie en 1723 l’un des quartiers de la Chapelle royale en remplacement de Lalande. Campra y compose ou remanie la plupart des grands motets qui nous sont parvenus. Il meurt en 1744.