Dominus regnavit [S.65/i]
première version, 1704
Le Centre de musique baroque de Versailles publie la première version connue du Dominus regnavit, l’un des grands motets les plus fameux de Michel-Richard de Lalande, compositeur majeur de la fin du règne de Louis XIV. Composé en 1704, il est aussi l’un des trois motets de Lalande les plus joués au Concert Spirituel, avec au moins 47 exécutions entre 1725 et 1770.----
Les copies du Dominus regnavit témoignent d’une phase importante de l’évolution du langage du compositeur, à la recherche d’une pâte orchestrale qui mêle l’écriture à 5 parties jusque-là relativement homogène avec de nouvelles combinaisons, permettant une texture et des couleurs plus variées, de 4 à 6 parties. Ce grand motet nécessite 5 parties de violon (dessus — souvent divisés —, haute-contre, taille, quinte et basse) colorées par des flûtes allemandes (traversos) et des hautbois, 6 (ou 4) voix solistes (1 ou 2 dessus, haute-contre, taille, basse-taille et/ou basse), un chœur à 5 (dessus — souvent divisés —, haute-contre, tailles, basses-tailles, basses) et la basse continue.
Né à Paris en 1657, Michel-Richard de Lalande (1657-1726) reçoit sa formation musicale à la maîtrise de Saint-Germain-l’Auxerrois. Organiste réputé, il tient plusieurs tribunes parisiennes. Maître de clavecin des filles légitimées de Louis XIV, il intègre la Musique du roi en 1683. Il cumule alors peu à peu les offices de la Musique de la cour, des quatre quartiers de sous-maître de la Chapelle, aux trois grandes charges (surintendant, maître et compositeur) de la Musique de la Chambre. Il est l’auteur de ballets, mascarades, musiques de scène et divertissements de cour, ainsi que des fameuses Symphonies pour les soupers du Roi. C’est à la Chapelle que son empreinte est la plus forte. Des 77 grands motets qu’il compose, certains d’entre eux font les beaux jours du Concert Spirituel jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.