Grand dixit Dominus
André Campra consacre la première partie de sa carrière à la composition d’œuvres religieuses. Probablement originaire d’Aix-en-Provence ou de sa proche région, il entre à la maîtrise de la cathédrale Saint-Sauveur comme enfant de chœur en 1674. En 1679 il est maître de musique à Toulon puis il occupe différents postes, notamment à Aix où il revient, à Arles et à Toulouse. Il ne rejoint la capitale qu’en 1694 où sa carrière se poursuit sous les meilleurs auspices. On le trouve maître de musique à la cathédrale Notre-Dame de Paris, en succession de Jean Mignon, avant qu’il ne se consacre entièrement au théâtre lyrique au tournant du 18e siècle. Il reviendra partiellement à la musique religieuse lors de sa nomination en 1722 à la Chapelle royale de Versailles, en succession d’un quartier appartenant à l’autre grande figure de la musique religieuse et lyrique de cette période, Michel-Richard de Lalande.
Le Grand Dixit Dominus appartient, comme le Requiem, à la première période méridionale du compositeur. L’œuvre nous est parvenue sous forme réduite : les parties d’altos n’ont pas été copiées dans la partition. Celle-ci appartient au superbe fonds de la maîtrise Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence conservé par l’archevêché d’Aix. La présente édition propose donc la restauration des parties de hautes-contre et de tailles de violon, travail réalisé par Charlotte Marck sous la direction de Gérard Geay.
Ce grand motet, assez court, enchaîne symphonies, soli, duo, trio et grands chœurs dans le style galant de cette fin du 17e siècle et son souci illustratif du texte, ici le psaume 109, très conquérant.