Pomone
cantate à voix seule et avec symphonie
Dans la suite des cantates françaises éditées par le Centre de musique baroque de Versailles vient s’ajouter Pomone de Charles-Hubert Gervais, pour voix de dessus et symphonie, comprenant notamment le très bel air « Quels doux concerts ! Quels sons touchants ! » accompagné par les seules flûtes. Pomone devait s’insérer au fameux ballet Les Amours de Protée, comme l’indique l’édition originale ; celle-ci était donc vendue comme supplément. C’est la première fois depuis le XVIIIe siècle que cette cantate est éditée dans son intégralité.
Cette œuvre peut s’interpréter avec un ensemble de chambre, ----comme le suggère l’édition originale de Ballard, à un par partie avec 2 petites flûtes, flûte traversière, violon et basse continue. Elle est aussi adaptée à un large effectif digne de l’Académie royale de musique. L’édition, dans ce cas, précise lorsque les basses du grand chœur renforcent la basse continue. Cette dernière version rejoint la série de cantates orchestrales que le CMBV propose.
Charles-Hubert Gervais (1671-1744) est le fils d’un garçon de la chambre du frère de Louis XIV. À partir de 1697, il est nommé ordinaire puis maître et surintendant de la musique du duc d’Orléans, futur régent de France. Gervais est l’un des artisans de la réunion des goûts français et italien. Il connaît un succès immense avec Hypermnestre, tragédie en musique créée en 1716, et avec Les Amours de Protée, ballet créé en 1720. En 1723, la carrière de Gervais prend un tournant majeur lorsqu’il est nommé sous-maître de la Chapelle royale, et avec la mort du Régent. Il ne compose plus que pour la Chapelle et le Concert Spirituel, une quarantaine de motets à grand chœur qui comptent parmi les tout premiers du genre.