La Muse de l'Opéra
ou Les Caractères lyriques, cantate à voix seule avec symphonie
La Muse de l’Opéra est une cantate pour dessus (soprano) et orchestre de Clérambault, qui passait, jadis, et passe toujours pour être l’auteur des plus belles cantates françaises. Le livret de Moncrif se plaît à condenser dans le monologue d’une muse moderne, quoique imaginaire, les scènes communes de l’opéra français classique : la guerre, la chasse, la tempête, le chant des oiseaux, le sommeil, les Enfers… La musique de Clérambault fait regretter davantage qu’il n’ait jamais écrit d’opéra :
« Eh ! n’êtes-vous pas trop heureux
Qu’on vous séduise pour plaire ? »
Cette édition de La Muse de l’Opéra est la première d’une série de cantates orchestrales, avec des parties intermédiaires recomposées par le musicologue Graham Sadler, que les Éditions du Centre de musique baroque de Versailles ont décidé de mettre à disposition des interprètes. En effet, si la plupart des cantates françaises du XVIIIe siècle ont été écrites pour voix seule et basse continue, ou un effectif instrumental réduit, Graham Sadler a montré que nombre d’entre elles avaient en fait été composées pour un effectif orchestral – tout particulièrement pour le grand orchestre de l’Académie royale de musique et du Concert Spirituel –, comme il est manifeste d’après leur écriture et leur publication en partition réduite : la recomposition des parties intermédiaires perdues permet de leur redonner toute leur splendeur.