Grands Motets
Démontrant amplement que Charles-Hubert Gervais n’excellait pas seulement dans la composition d’opéras, György Vashegyi s’intéresse à la musique sacrée du compositeur baroque français, avec un nouveau disque de “Grands Motets” contenant cinq longs et somptueux psaumes et hymnes, impliquant solistes, choeur et orchestre.
L’anonymat relatif de Gervais dans ce genre de musique peut, dans une large mesure, être attribué aux circonstances historiques : à la fin du règne du Roi Soleil, Louis XIV, il a été employé par le frère cadet du roi, Philippe d’Orléans, et a continué à l’être pendant la Régence de ce dernier ; ce n’est qu’en 1723 que Gervais a obtenu un poste officiel comme
l’un des quatre sous-maîtres de la Chapelle du Roi. Et puis, tous les motets qu’il a écrits sont entrés directement dans la Bibliothèque royale, sans être publiés, ce qui a obligé les transcripteurs d’aujourd’hui à créer des éditions d’exécution.
Des tons de célébration, de soulagement (sur le rétablissement de Louis XV d’une maladie), de solennité, de méditation, un soupçon de théâtralité contenue, des harmonies audacieuses et des textures orchestrales plus légères que chez Lalande (ou Bernier et Campra) offrent au Purcell Choir et à l’Orfeo Orchestra de Vashegyi beaucoup de possibilités de démontrer leur maîtrise collective et leur expérience de l’idiome. Ils sont plus que bien aidés par les contributions solistes d’Olivia Doray, Katalin Szutrély, Cyrille Dubois, Mathias Vidal et David Witczak.