Après la publication des 6 fugues pour l’orgue ou le clavecin, op. VI (1777) et des 6 fugues du 2e Journal d’orgue (1784), les Éditions du Centre de Musique Baroque de Versailles proposent six nouvelles fugues de Jean-Jacques Beauvarlet-Charpentier, réunies par un organiste allemand à la fin du xviiie siècle, Leodogar Andermath, dans un recueil manuscrit conservé aujourd’hui à Berlin. Ces six pièces, très habilement écrites sans pédalier obligé, peuvent se jouer aussi sur le clavecin ou le pianoforte ; à l’église donc comme au concert. Cette nouveauté intéressera tout particulièrement les amateurs de beau contrepoint à la française – les fugues françaises pour clavier sont tellement rares à cette époque ! –, avec une écriture parfois très audacieuse mais toujours plaisante, enjouée et inventive. Chacune de ces pièces a un caractère propre, certaines fort pétillantes, d’autres au contraire graves ou solennelles. Aucune ne présente de grande difficulté technique. Elles feront un bel effet au concert, ou pour la sortie d’un office. Les professeurs d’orgue, de clavecin et de piano trouveront là un répertoire nouveau pour leurs étudiants qui permettra une bonne approche du répertoire classique français. Ces fugues durent environ 5 minutes chacune et sont respectivement en ré mineur, pour trois d’entre elles, et en ut mineur, ut majeur et sol majeur pour les autres.