Messes
Henry Madin (1698-1748), compositeur français d'origine irlandaise né à Verdun, passa sa vie à l'ombre des cathédrales. Les multiples compétences acquises en tant que maître de musique des maîtrises de Verdun, Meaux, Bourges, Tours et Rouen, ainsi que le succès de ses motets programmés au Concert Spirituel dès 1732, lui valurent d'être choisi pour servir la Chapelle Royale de Louis XV à partir de 1736 aux côtés de ses aînés Charles-Hubert Gervais et André Campra d'abord, d'Antoine Blanchard et de Joseph Cassanéa de Mondonville ensuite. Si les grands motets composés pour le Roi furent tôt salués par Titon du Tillet, qui voyait en Madin « l'un des meilleurs compositeurs de ce siècle pour les motets » (Le Parnasse françois, éd. de 1755), ses quatre messes passèrent inaperçues, malgré leur très grande beauté et leur pouvoir orant indéniable : le Verdunois y parle en prêtre et y fait montre d'une écriture soignée, d'une excellente maîtrise du contrepoint et d'un sens du théâtre certain. La mise en partition et la publication scientifique de ces oeuvres s'imposaient. De moyenne difficulté, les chœurs amateurs, comme les professionnels, trouveront en ces pages les plus beaux joyaux du genre, leur valeur intrinsèque ne devant pas masquer leur visée politique possible, c'est-à-dire assurer la propagande officielle en pleine guerre de succession d'Autriche.
Partie de 2nd violon anonyme ajoutée tardivement à la Missa Vivat rex